Article rédigé par le CESIM et publié dans le cahier spécial sur l’économie sociale, Le Devoir, 25 et 26 octobre 2025. Consulter le cahier.
Depuis les débuts de l’initiative sur l’île de Montréal, plus de 2 000 contrats totalisant plus de 75,5 millions de dollars ont été conclus entre des entreprises d’économie sociale (EÉS) et de grands acheteurs engagés. Les résultats sont éloquents : un impact économique et social bien réel, qui continue de gagner du terrain. Voyons voir trois retombées majeures de cette initiative en pleine croissance.
La pérennité des entreprises d’économie sociale
Les EÉS sont uniques en leur genre. Si elles suivent une logique entrepreneuriale, leur objectif ultime n’est pas simplement d’engendrer du profit. Les surplus réalisés sont plutôt réinvestis dans la mission sociale de l’entreprise — inclusion et insertion socioprofessionnelle, environnement et économie circulaire ou logement social et abordable, à titre d’exemple — ou versés à ses membres sous forme de distributions.
Par conséquent, plus les EÉS sont viables, solides et agiles, plus les communautés desservies bénéficient de ce dynamisme. L’initiative L’économie sociale, j’achète ! (ESJA), qui vise à encourager les acheteurs à créer des liens d’affaires avec ces coopératives, organismes à but non lucratif et mutuelles, contribue de la sorte à cette vitalité. Année après année, les EÉS peuvent donc espérer développer des opportunités commerciales durables auprès des grandes sociétés et donneurs d’ordres du Québec et vendre ainsi leurs produits et services avec une finalité sociale.
À cet égard, le Conseil d’économie sociale de l’île de Montréal (CESIM) demeure le précurseur de cette initiative de maillage. Quoi de mieux que d’établir un lien durable avec des partenaires d’affaires, situés souvent à quelques minutes de marche ou à quelques stations de métro ?
Insertech Angus est l’exemple parfait d’une histoire à succès tirée de l’ESJA qui a contribué à sa pérennité.

Insertech Angus participe à l’initiative L’économie sociale, j’achète !. Grâce aux ordinateurs donnés par les entreprises, elle forme les jeunes et permet à la communauté d’avoir un accès abordable à la technologie.
« Grâce à l’impulsion et à l’accompagnement du CESIM, nous avons initié et développé des relations solides avec d’importants donneurs d’ordres au fil du temps. Nous avons obtenu des contrats structurants avec la Société de transport de Montréal (STM) et Hydro-Québec pour la récupération de leur matériel informatique excédentaire aux fins de réemploi », explique ainsi Saad Sebti, coordonnateur marketing et développement pour Insertech Angus.
Un coup de pouce pour la transition socioécologique
Les pratiques d’approvisionnement responsable des grands acheteurs évoluent et intègrent de plus en plus de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). L’économie sociale mène justement la charge à ce chapitre. Par exemple, en matière d’environnement, les EÉS privilégient notamment les circuits courts, limitant d’autant les émissions de gaz à effet de serre (GES).
L’ESJA rapproche donc des partenaires qui partagent le même désir, les mêmes valeurs, pour favoriser la transition socioécologique. L’approvisionnement responsable est désormais un incontournable pour les institutions publiques, au moment même où le modèle d’affaires des EÉS est déjà conçu en conséquence. Après tout, qui dit « économie sociale » dit aussi « économie locale ».
Retournzy a justement pour mission de diminuer les déchets d’emballage à usage unique à la source dans l’industrie des traiteurs, de l’événementiel et du corporatif. En réduisant les déchets des événements organisés par les grands acheteurs, cette EÉS se positionne comme un leader innovant dans la transition écologique de son secteur d’activité.
« L’ESJA a joué un rôle clé dans le développement de Retournzy en facilitant la mise en relation avec des organisations engagées, prêtes à intégrer des solutions réutilisables dans leurs pratiques. En valorisant les EÉS comme Retournzy, l’initiative nous a permis d’avoir un impact plus grand sur la réduction des déchets à la source auprès de grands acteurs à Montréal et de renforcer les liens avec les autres EÉS », explique l’une des cofondatrices, Cindy Vaucher.
Retournzy offre un service clé en main de livraison, collecte et lavage d’items réutilisables en plus d’un accompagnement adapté aux besoins et à la réalité terrain d’entreprises et d’organismes de toute sorte.

Des emplois durables et de qualité
L’ESJA contribue également à la création et au maintien d’emplois locaux. Grâce à leur capacité d’innovation, les EÉS développent des services et des produits adaptés aux besoins des organisations et des collectivités, renforçant ainsi l’offre locale. Elles génèrent en outre des emplois durables qui profitent aux travailleurs et aux communautés.
Les EÉS sont des partenaires de premier plan en matière d’inclusion socioprofessionnelle. Les entreprises d’insertion et les entreprises adaptées, qui intègrent dans leur modèle d’affaires la formation et l’emploi de personnes éloignées du marché du travail, permettent à ces dernières d’acquérir une expérience précieuse et de se réinsérer dans la population active.
Insertech forme justement de jeunes adultes sans emploi pour donner une deuxième vie au matériel informatique récupéré. L’économie sociale se veut donc un moteur de développement économique et d’équité, en assurant des emplois de qualité pour une diversité de travailleuses et travailleurs.
L’initiative ESJA poursuit sa croissance avec son déploiement dans d’autres régions du Québec. Les grands donneurs d’ordres, qui s’engagent à adopter des pratiques d’achats responsables en économie sociale, montrent la voie à suivre.
Et maintenant, à qui le tour de s’engager pour l’économie sociale et ainsi contribuer à générer des retombées positives et durables ?
L’appel à candidatures est en cours pour la 8e cohorte de l’initiative L’économie sociale, j’achète ! jusqu’au 12 novembre 2025.
Pour en savoir plus sur l’initiative, le programme et les critères d’admissibilité, c’est par ici !
