Le CESIM poursuit sa mission de faire rayonner l'économie sociale, où chaque achat s’avère un fidèle engagement envers la communauté. Et pour ce faire, quoi de mieux que de vous présenter de magnifiques entreprises d'économie sociale qui contribuent à rendre notre communauté plus inclusive, plus résiliente et plus durable ?

Découvrez ces organisations qui participent au développement économique montréalais et avec qui nous vous invitons à nouer de nouvelles collaborations dans le cadre de vos achats responsables.

Aujourd'hui, nous sommes heureux de mettre à l'honneur une collaboration entre deux organisations, Retournzy et le Palais des congrès de Montréal .

Nous profitons également de l'occasion pour mettre à votre disposition l'index qui réunit les 28 entreprises d'économie sociale de la nouvelle cohorte 2023-2024. 

Retournzy et Palais des congrès de Montréal : de l’appétit pour une prochaine fois 

C’est dans le cadre de l’appel à défis « Repenser la gestion des matières résiduelles dans le secteur du tourisme d’affaires », lancé par le MT Lab en collaboration avec le ministère du Tourisme du Québec, que l’entreprise d’économie sociale Retournzy a eu l’occasion de faire ses preuves auprès du Palais des congrès de Montréal, les 29 et 30 novembre 2023. Une première expérience réussie, lors du Colloque NOVAT de Tourisme d’Affaires Québec, qui démontre tout le potentiel d’un brassage d’idées en amont de l’organisation d’un événement d’affaires.

Contexte et mise en bouche

Ces rencontres génèrent des matières résiduelles, souvent composées de contenants à usage unique, allant ainsi à l’encontre des efforts de réduction de l’empreinte environnementale. Or, la solution écoresponsable de Retournzy — qui repose sur l’utilisation de contenants et autre vaisselle réutilisables — permet de veiller au grain pour faire changer les choses. La mission de cette coopérative, qui existe depuis 2021, est de diminuer les déchets d’emballage à usage unique à la source dans l’industrie des traiteurs, de l’événementiel et du corporatif.

« Notre souhait est de révolutionner la façon de consommer les repas normalement servis dans des contenants individuels à usage unique en offrant une alternative écologique et durable à l’utilisation de ces contenants. Nous offrons un service clé en main, puisque nous prenons en charge la distribution, la collecte, le lavage et l’assainissement de ces contenants réutilisables », explique l’une des cofondatrices, Cindy Vaucher.

Avec des valeurs basées sur l’environnement, l’entraide, la démocratie, l’équité et la solidarité, le modèle coopératif inspire. L’équipe de Retournzy mise sur un modèle d’affaires circulaire, calqué sur ce qui se fait déjà en Europe. Toute cette logistique s’effectue en vélo-cargo, bien évidemment ! « Et le lavage s’effectue dans notre propre centre de lavage prévu à cette fin ! », ajoute-t-elle

Or, le mandat obtenu dans le cadre de l’appel à défis allait bien au-delà de cette solution clé en main de vaisselle réutilisable. Il fallait aussi sensibiliser les invités aux enjeux liés à la gestion des matières résiduelles et assumer un rôle-conseil sur la meilleure recette pour organiser un congrès écoresponsable, d’où le lancement d’un guide complet sur le sujet.

Gestion de projet, sauce Retournzy

En collaboration avec le Palais des congrès de Montréal et son traiteur Maestro Culinaire, Retournzy a donc organisé une expérience de consommation responsable en offrant, lors de la deuxième journée du colloque NOVAT, un petit-déjeuner servi dans des contenants réutilisables.

« Nous avons également proposé des recommandations pour réduire l’empreinte environnementale des 150 convives. Par exemple, ces derniers n’ont pas été ensevelis sous des “goodies” et autres objets commandités. L’expérience visuelle “matérielle” a ainsi été limitée. Les menus ont d’ailleurs été imprimés avec de l’encre écoresponsable », souligne Cindy Vaucher.

Pour assumer un événement plus écoresponsable, Retournzy a confié certaines tâches à des sous-traitants. La vague, une entreprise d’économie sociale, a ainsi offert des conseils sur la gestion des matières résiduelles et partagé son expertise sur les moyens de réduire l’empreinte écologique lors de l’élaboration d’un menu. Quant à ENUF, certifiée B-corp, son équipe agissait à titre de brigade verte durant l’événement. Elle a aidé les participants dans le tri des matières résiduelles et de la vaisselle réutilisable, tout en les sensibilisant aux bons gestes de tri à adopter.

Savourer chaque petite victoire

Véronique Allard, chargée de développement durable au Palais des congrès de Montréal, connaissait déjà l’entreprise d’économie sociale Retournzy avant le colloque NOVAT. « La solution qu’ils ont proposée a définitivement cassé un plafond de verre. Retournzy a fait germer une graine dans notre esprit pour nous amener à faire les choses autrement », dit-elle.

Cindy Vaucher est également heureuse de la tournure des événements. « Nous sommes une petite équipe comparativement à celle du Palais des congrès de Montréal, évidemment. Nous avons néanmoins été écoutés et ils nous ont fait confiance. La prochaine étape, c’est de poursuivre ce qui a été entamé et de gérer les changements requis dans les processus », explique-t-elle. 

Le Palais des congrès de Montréal et Maestro culinaire mettent d’ailleurs à l’essai différents modèles de boîtes à lunch réutilisables, dont l’un proposé par Retournzy. « Il y a évidemment plusieurs spécifications dont il faut tenir compte pour ajouter un nouveau produit dans nos opérations. Il est néanmoins probable qu’on puisse déployer des projets-pilotes pour mettre à l’essai de petits volumes de boîtes à lunch », estime Véronique Allard, confiante.

C’est d’ailleurs pour répondre à ce genre de besoin que Retournzy a développé un contenant de boîte à lunch réutilisable répondant aux besoins spécifiques des traiteurs pour leurs prestations corporatives. La boîte à lunch est actuellement en prévente, jusqu’au 30 septembre, dans une campagne de sociofinancement sur la plateforme La Ruche.

Économie sociale : le Palais des congrès de Montréal mise sur l’audace

Les retombées positives de la collaboration avec Retournzy et avec d’autres acteurs de l’économie sociale (Productions Jeun’Est/Prodigium, entre autres) encouragent le Palais des congrès de Montréal à poursuivre ses efforts de maillage en la matière. En réduisant l’impact environnemental des événements qui se déroulent sous son toit, celui-ci se positionne comme un leader dans la transition écologique de son secteur et amène d’autres organisations à emprunter cette même voie.

Un autre impact positif de travailler avec les entreprises d’économie sociale est soulevé par Véronique Allard. « Ces collaborateurs nous incitent à penser en dehors de la boîte : ils nous offrent l’opportunité de nous remettre en question par leurs nouvelles offres sur le marché. On devient ainsi plus agile », dit-elle. C’est d’ailleurs dans la philosophie de ce grand signataire de l’initiative L’économie sociale : j’achète ! (ESJA) de soutenir les jeunes pousses et autres entreprises d’économie sociale qui ont de bonnes idées à mettre de l’avant.

Une autre preuve que les collaborations entre de grands signataires et les entreprises d’économie sociale ne font que des gagnants ! Et c’est sans oublier tous les avantages de s’approvisionner localement ! « Notre premier réflexe est désormais de chercher des entreprises d’économie sociale qui sont en mesure de répondre à nos besoins, dès le début du processus d’approvisionnement », mentionne Véronique Allard.

Quatre stratégies pour s’approvisionner de manière responsable

Le Palais des congrès de Montréal met de l’avant plusieurs stratégies pour s’approvisionner de manière responsable. Véronique Allard a accepté de nous faire part de quelques-unes de ses astuces pour faire changer les choses.

1- Rédiger une politique d’achat durable bien définie

Une politique d’achat durable est une stratégie mise en place pour acheter des biens et des services d’une manière qui réduit l’impact environnemental et qui soutient notamment l’économie locale. « L’un des volets de notre politique est évidemment dédié aux achats effectués auprès des entreprises d’économie sociale. C’est important que l’intention de toute organisation sur le sujet soit inscrite noir sur blanc », dit-elle.

2- Utiliser l’attribution de gré à gré

Un contrat de gré à gré doit être conclu sous les seuils d’appel d’offres public. Il est attribué librement par le donneur d’ordres à un fournisseur sélectionné sans concurrence. « Afin de pouvoir inclure des entreprises d’économie sociale, nous utilisons l’attribution de contrat gré à gré, lorsque possible. »

3- Octroyer une marge préférentielle

Une marge préférentielle peut être accordée aux entreprises qui répondent aux spécifications requises dans les documents d’appel d’offres, notamment sur des critères liés au développement durable. « Nous y avons recours dans certains cas », confirme-t-elle.

4- Implanter un code de conduite des fournisseurs

« Ce code renforce notre politique d’approvisionnement durable. Il démontre l’engagement du Palais des congrès de Montréal envers la création d’une chaîne d’approvisionnement responsable. Nous souhaitons ainsi inciter et accompagner les fournisseurs à intégrer des principes qui vont en ce sens », résume Véronique Allard.

Pour tisser une relation durable avec les entreprises d’économie sociale…

Conseil n^o 1

« Osez essayer les services proposés par les entreprises d’économie sociale. Non seulement leurs équipes sont capables de grandes choses, mais elles sont aussi dotées de solides expertises. Agiles, elles proposent un accompagnement plus soutenu à leurs clients. Allez-y sans hésiter ! » — Cindy Vaucher, Retournzy

Conseil n^o 2

« Commencez avec de plus petits mandats pour intégrer l’économie sociale dans les appels d’offres et évitez de ne considérer que le seul aspect financier dans une décision d’affaires. Sans nécessairement en faire fi, ce n’est vraiment pas le seul critère à considérer dans l’équation. » — Véronique Allard, Palais des congrès de Montréal

Conseil n^o 3

« Répondre à un appel d’offres peut s’avérer complexe pour une entreprise d’économie sociale dont le nombre d’employés est limité. Nous sommes davantage en mode start-up : on s’y retrouve moins dans les processus lourds et complexes. En appel d’offres, ajoutez un peu de flexibilité pour nous permettre de démontrer notre savoir-faire. » — Cindy Vaucher, Retournzy